« Gigi », la maman indispensable

Tout joueur ou dirigeant passé par l’ASDAM a forcément eu affaire à « Gigi ». Depuis son arrivée en 2008, la bénévole a hérité de plusieurs casquettes et fait partie du staff senior. Elle continue aujourd’hui de s’investir pour la vie du club jusqu’à se rendre indispensable.

Seize ans que ce petit bout de femme se démène pour l’Asdam. Buvette, ménage, intendance… la Belfortaine est partout, même quand on ne la voit pas, toujours aux petits soins pour les licenciés de son club de coeur. La « Gigi », comme tout le monde l’appelle quitte parfois à omettre son vrai nom (Ghislaine Dirand), est arrivée en 2008 au sein du club par l’intermédiaire de son fils. « J’entraînais les jeunes à Bavilliers depuis 13 ans avec deux filles Josette et Sandrine. Le fils de Sandrine, Quentin Monnier qui était copain avec le mien, est alors venu jouer à l’Asdam et Yohan l’a donc suivi en U15. Au début, j’ai pris une licence juste pour aider comme maman et c’est là que Christophe Brion est arrivé… C’est à cause de lui que je suis encore là !» s’esclaffe la bénévole.

L’Asdamien lui propose en effet de s’occuper de la deuxième équipe avec sa copine Sandrine. Elle ne quittera plus le club à partir de là. « Gigi » se charge ensuite des U18 avec Ludovic Dietrich avant de prendre part à la grande aventure des seniors. Notamment avec Cédric Marchetti et Mathieu Cordelette avec lesquels elle forme un trio de choc pendant plusieurs années. Les bobos sur la pelouse, les convocations du vendredi soir, la collation d’après-match… toute l’intendance est gérée par l’Asdamienne, vite indispensable.

Les souvenirs des « mises au vert »

Avec le coach, elle est aussi à l’origine des fameuses « mises au vert » où le groupe senior part tout un week-end à la campagne pour se « fendre la gueule ». Pour cela, une caisse est mise en place, financée par la buvette et surtout par les « amendes » (retard d’un joueur, oubli du jogging, apparition sur le journal…) qu’elle se fait un malin plaisir à donner. Si l’organisation n’est pas toujours simple, les souvenirs de ses week-ends sont marqués par de franches rigolades et des épisodes assez causasses que les protagonistes (dont nous tairons ici les noms) se rappellent bien. « Généralement, je ne dormais pas car je courais après tout le monde (rires) » admet-elle. La vengeance arrivait le lendemain matin lorsque, aux aurores, Gigi faisait un concert de casseroles dans les chambres au grand dam des joueurs tout juste endormis…

Avec les seniors, d’autres moments feront date comme la finale perdue à Bonal en 2014 (« C’était génial d’aller sur la pelouse et de recevoir une haie d’honneur ») ou encore la montée en R2, plus haut niveau atteint par le club, partagée notamment avec ses deux joueurs chouchous, “Chuchu” et “Fifou” alias « les comiques de service ».

En parallèle, « Gigi » est à l’origine de la création de la première équipe féminine à l’Asdam (en entente avec Bavilliers). « Ce n’était pas simple de trouver des joueuses donc on faisait souvent des portes ouvertes le samedi matin (elle souffle). Mais on a bien rigolé ». Une réalisation dont elle est d’autant plus fière, car rare femme (avec Paulette, Aurore et quelques-unes) à avoir perduré dans ce milieu majoritairement masculin. « C’est dommage qu’il y ait peu de filles. Ça serait cool que des mamans viennent s’investir même si je sais que c’est prenant » lance-t-elle comme une bouteille à la mer.

Maman de trois enfants

Désormais en retrait du groupe senior, Gigi n’en reste pas moins indispensable et se concentre principalement sur les manifestations du club (couscous, loto, vide-grenier…). Sans parler de son investissement au quotidien pour les travaux et la propreté des locaux. « D’après l’organigramme, je suis responsable logistique. Mais ça m’empêche pas de pousser un “coup de gueule” de temps en temps » plaisante-t-elle.

Cette fibre footballistique, Gigi la doit à son père, arbitre à l’époque au quartier du Mont à Belfort et son frère, ancien gardien de but. Avant que son deuxième fils n’hérite à son tour du virus décidément transmissible. Passionnée par les enfants (maman de trois garçons), elle a longtemps travaillé au centre aéré des 3 pommes à Essert et s’occupe aujourd’hui de sa petite-fille, récente pensionnaire du foot-baby mis en place au club. Elle pourrait d’ailleurs tirer sa révérence à la fin de la saison mais rien n’est moins sûr… Car plus que le ballon rond, c’est la passion pour le bénévolat et l’Asdam qui retient la fille des Résidences depuis 16 ans.