Dorian, le Cheva(l)lier inconditionnel de l’ASDAM

Il est, à ce jour, le joueur licencié le plus ancien du club. Alors, forcément, “Dodo” Chevallier a connu plusieurs époques d’abord au FC Danjoutin puis à l’ASDAM où il évolue encore en séniors. Il continue de partager sa passion pour le foot et son équipe de cœur qu’il n’arrive pas à quitter malgré les années qui passent.

Entre sa famille, son magasin d’informatique à Valdoie et les matchs vétérans du vendredi soir, Dorian (“Dodo”) Chevallier est un homme bien occupé. Mais il a tout de même pris le temps de nous raconter quelques souvenirs de toutes ces années passées à l’ASDAM, club qu’il chérit depuis son enfance. L’an dernier, il coachait d’ailleurs encore l’équipe D et a, à nouveau, rempilé pour une saison supplémentaire.

Quand es-tu arrivé à l’Asdam ?

Je pense que je suis le plus ancien joueur en activité de l’Asdam, ou du moins qui joue régulièrement. Je suis arrivé au club à l’âge de 6 ans, c’est-à-dire lors de la saison 1989-1990 ou 1990-1991, je ne sais plus exactement. C’est mon père Alain Chevallier qui m’a amené au foot. Il a été mon entraîneur (avec Pierre Colin) puis dirigeant, notamment président pendant 2-3 ans du FC Danjoutin. Je suis d’ailleurs le dernier vestige du FCD (rires). Il est décédé peu après la fusion, en 1997. Du coup, je n’ai connu que l’Asdam comme club. Je l’ai toujours dit : si je dois quitter l’Asdam pour X raisons, j’arrête le foot (sourire). C’est l’Asdam ou rien.

Une âme de défenseur ? Non, plus jeune, je jouais devant sauf une année où j’ai remplacé un copain malade (Gilbert Siegler) au poste de gardien de but. Il m’arrivait aussi de jouer “libéro” comme on disait à l’époque (sourire). En senior, par contre, j’ai fait tous les postes, un peu le “couteau suisse”. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose d’ailleurs mais bon (rires). 

Quelles sont tes plus belles émotions ?

Il n’y en a pas tant que ça car soit j’étais absent, soit cela ne concernait pas mon équipe. Je pense notamment aux montées avec Antoine (ndlr: Cassani) ou Cédric Marchetti. Ce que j’aurai pu vivre toutefois, c’est la finale de la coupe Pont Sports en 2016 (ndlr: remportée 5-1 face à l’Olympique de Montbéliard). Je n’ai pas pu la disputer alors que j’avais fait toute la saison en B avec Bruno Besançon. En fait, c’était le jour du baptême de ma fille. Pourtant, je m’étais débrouillé pour ne pas que ça tombe le même jour. Mais ils ont décalé le match et je me suis fait avoir… J’ai donc vécu des choses indirectement hormis une montée de D4 à D3. Mais en vingt ans de senior, il y a eu plus de bon que de mauvais.  

Quels sont les entraîneurs qui t’ont marqué ?

En senior, j’ai eu Claude Camus, “Coco” le Réunionnais, Guy Brouet et Bruno (sans doute ceux que j’ai eus le plus). Indirectement, j’ai aussi connu tous ceux de la A mais comme je n’étais pas un grand joueur (rires), je n’évoluais pas forcément en équipe première. Donc une petite dizaine au total. 

Depuis quand évolues-tu avec les vétérans ? 

A l’époque, on avait le droit à un joueur entre 32-35 ans. J’ai dû débuter dans ces eaux-là. C’est un contexte différent et ludique car il n’y a pas de titre en jeu. En plus, j’ai la chance de pouvoir jouer avec des coéquipiers avec qui j’évoluais à mes débuts en senior. Comme Fred Monfort, l’entraîneur de l’équipe, avec qui j’ai commencé. C’est un peu un retour aux sources avec quelques années et kilos en plus (rires). Sinon, tous les anciens coéquipiers de ma génération ont arrêté comme Guillaume Faudot (maintenant à Méziré). Entre-temps, j’en ai vu arriver d’autres qui sont restés longtemps : Valentin Delitot (parti en 2022), Pierrot Lazare (encore licencié en 2024-25). Je trouve que l’ancienne génération prenait les défaites plus à cœur. Est-ce que c’est une bonne ou mauvaise chose ? Je n’en sais rien. Mais c’est clair qu’il y a une différence.

Comment luttes-tu contre la lassitude ?

L’amour du foot et du club principalement. Est-ce que j’aurai pu prétendre à jouer en équipe première ? Non, dans le sens où, en face de moi, il y avait toujours meilleur que moi et je l’acceptais. je n’en ai jamais voulu à mes entraîneurs. Le club passait avant tout. Même dans les années difficiles et les différentes relégations d’équipes A et B, je n’ai pas perdu l’envie et la foi. Ma femme attend désespérément ma retraite mais… j’ai du mal à l’imaginer. En tant que pensionnaire de la D, je joue un peu moins. Mais je prends toujours autant de plaisir. Malgré le choc des générations. J’avais dit à ma femme que j’arrêtais à 35 ans puis à 40. Désormais, je me fixe 45-46 ans pour pouvoir faire quelques matchs avec mon gosse qui est en U15 (2e année actuellement). Je ne sais pas s’il ira jusqu’en senior mais si le corps le permet et qu’il n’est pas trop bon pour jouer avec son vieux père, ça serait cool avant de raccrocher. 

Qui sont tes compagnons de route parmi les bénévoles du club ?

Parmi mes coachs, j’ai eu Thierry Faudot (désormais trésorier), son frère Philippe, Marc Derrien et Carlos quand j’étais éducateur U11-U13 ces dernières années, le P’tit Claude forcément, Rémy Besançon qui était juge de touche en équipe B et C… j’ai envie de citer tout le monde car je ne veux pas manquer de respect à ceux que je ne mentionne pas (sourire). Quand on voit le club qu’on est, le nombre de licenciés, les personnes qui s’investissent, les jeunes qui entraînent, l’engouement autour de l’Asdam… De plus, on a désormais un beau synthétique (dont j’entendais parler depuis 10-15 ans). 

« Je l’ai toujours dit : si je dois quitter l’Asdam pour X raisons, j’arrête le foot (sourire). C’est l’Asdam ou rien ».

En dehors de l’Asdam, quel est ton rapport au foot ?

J’aime bien aller à Sochaux. Mon cœur est Jaune et Bleu et… Orange et Bleu (sourire). C’est une référence aux vraies couleurs de l’Asdam. Je les regrette en réalité. L’ASMA était orange et noir et le FC Danjoutin orange et bleu. Au début de la fusion, le club a conservé ces couleurs avant l’arrivée à la présidence de Jean-Paul Bertrand. Il souhaitait que le club soit aux couleurs de son entreprise. Mais je n’en suis pas sûr.

Mais sinon, je suis un peu nostalgique du foot des années 90 quand j’ai commencé à regarder. Il procurait beaucoup plus de sensations que celui-là je trouve. Par exemple, j’ai pris plus de plaisir avec la première étoile de l’équipe de France que la deuxième. Alors, peut-être, parce que c’était la première justement. Mais l’équipe de 1998 avait une autre saveur que celle de 2018. Les footballeurs actuels sont trop branchés (ndlr : connectés) et il y a trop d’argent. En Europe, j’aime bien l’AC Milan.

Un joueur fétiche ? Je dirai Jean-Pierre Papin pour l’efficacité. Quand j’étais gosse, c’était impressionnant de le voir. Il n’était pas technique mais quelle finition ! Et Zizou pour la classe. Des joueurs comme lui, on en fera plus. Il rendait le football beau. ■